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Une pensée archipélique

ÉDOUARD GLISSANT

VIDEO : Les Indes, le tournant

Interrogé par Pierre Dumayet en 1957 pour la parution du poème Les Indes et de Soleil de la consience, Glissant évoque sa découverte de la neige à son arrivée à Paris, Gare Saint-Lazare.

VIDEO : Souvenir de l'arrivée à Paris

Pour le dernier portrait télévisé réalisé à son propos, Glissant retourne en 2009 au Lamentin, sur les traces du Franc Jeu : "Je suis un cercle des poètes disparus à moi tout seul" (Édouard Glissant. La créolisation du monde, Auteurs Associés / France Télévisions, Réal. Yves Billy / Mathieu Glissant, 2010)

VIDEO : Retour au Lamentin

  

« Je sais, moi qui vous parle, ô astre, que ceux-là furent sanglants et nus ! Ils trouvaient la joie sur le chemin, telle une roche : on la ramasse et on la jette, afin qu’un bruit de branches vous émeuve. (…) Je ne dis pas, moi qui vous parle : voici d’hier les ensoleillés. Je ne dis pas qu’ils furent seuls, ni que l’autel leur appartient. Pourtant je plonge dans la flamme, par où tu ris. Je remonte la rue de ton éternité, jusqu’à ce soir de leurs douleurs. Nus, terribles à l’avancée des tigres. N’ont-ils pas dérivé au long du fleuve de vos larmes, vers là-bas ? Un qu’on déporte d’Est en Ouest, pour quelles Indes, saviez-vous ? Sanglant et nu, de sang brûlé, nudité folle ; tandis que la mer se tait. »


                                                        Les Indes (1956)

Jusqu’en 1959, Glissant va beaucoup publier dans Les Lettres nouvelles : articles d’analyse et de critique littéraire (notamment à propos des enjeux de la littérature et de la poésie moderne), mais aussi de critique esthétique relatifs à certains artistes habitués de la galerie du Dragon, tels que Peverelli ou Matta. En 1956, il va rejoindre Barthes ou encore Jean Duvignaud au comité directeur de la revue.

Mais cette activité intellectuelle ne se restreint pas au champ littéraire : le jeune poète déploie un engagement culturel et politique qui le mène par exemple à partir de la fin des années quarante, à collaborer régulièrement à la revue Présence africaine ou encore à rejoindre le comité exécutif de la Société africaine de culture.

Bien sûr, la création connaît chez Glissant un moment marquant avec la publication en 1956 de Soleil de la consience et du poème Les Indes.

Après son retour au pays natal à lui, en 1953, il est désormais rompu à la vie des salons littéraires, dans lesquels il lie de solides amitiés, formant un petit groupe soudé par une commune foi dans les vertus de renouveau de la poésie : Jean Paris, Jacques Charpier, Henri Pichette, Yves Bonnefoy, Maurice Roche, Kateb Yacine, Jean Laude, Roger Giroux, entre autres. Des affamés de littérature qui ont foi dans les luttes de la décolonisation qui s’amorcent dans ces années-là, pour que l’Europe aux anciens parapets paie son tribut aux damnés de la Terre. Une vie intellectuelle intense, en somme, activité d’écriture et travail critique, notamment pour Les Lettres nouvelles, célèbre revue de son ami Maurice Nadeau.

De droite à gauche : Glissant, Henri Pichette, Denis Roche, Maurice Roche

  

L’étudiant de la Sorbonne persévère dans l’écriture : Un champ d’îles est achevé en 1949 et sera publié en 1953. Licence de philosophie la même année, puis diplômes d’études supérieures en ethnologie sous la direction de Jean Wahl : Découverte et conception du monde dans la poésie contemporaine. Poursuite de l’œuvre, et rédaction de La Terre inquiète, qui paraîtra en 1955. Edouard s’ouvre alors à la vie intellectuelle parisienne, si intense dans ces années-là.




  

A Paris, devant le jardin du Luxembourg

Paris, l'écriture


Comme pour tous les jeunes Antillais de cette époque, la poursuite d’études supérieures exige le départ pour la France, et c’est en 1946 qu’Edouard quitte pour la première fois son île natale pour rejoindre Paris, à l’âge de dix-huit ans. Le premier contact est rude avec cette capitale tant de fois imaginée et dont on a si souvent lu des descriptions sous des plumes inspirées. La réalité est toute autre : isolement et difficultés matérielles sont souvent le lot des étudiants antillais dans ces années-là. Au 4 de la rue Blondel, habite le jeune Edouard Glissant, qui y rencontre d’autres Antillais parmi lesquels notamment Frantz Fanon : début d’une amitié forte.

  

Le groupe Franc Jeu, au Lamentin. Edouard au milieu, chapeau, pipe et cravate. Cette photo est prise la veille de son départ pour la métropole.

Premiers essais d’écriture, premiers poèmes vite répudiés, mais l’élan est bien là : des débuts marqués par la veine surréaliste, que renforce encore sa participation à un groupe élaboré par les jeunes lamentinois épris de littérature et préoccupés de politique, sous le nom de Franc-Jeu. Passions adolescentes pour la liberté libre des surréalistes, pour la révolution et les idées de libération des colonies. Mais Glissant fait déjà entendre là une voix singulière, assez éloignée d’un internationalisme marxiste insuffisamment soucieux de l’identité originale de son île. Il connaît bien, et en érudit, les préceptes de ce marxisme-là, dont il découvre et approfondit les écrits mais reste néanmoins surtout attentif au destin propre de la Caraïbe. Importante rencontre par exemple en 1946 avec le jeune poète haïtien René Depestre, avec qui il parle des soubresauts récents que connaît Haïti, à la recherche passionnée de sa liberté et de son héritage de première nation noire. Penser en caribéen, en somme, à partir d’une épaisseur anthropologique et d’une singularité historique, s’avère pour le jeune Glissant le credo de sa réflexion, avant de devenir le lieu et la formule d’une poétique.

  

Dans les années quarante, le Lycée Schoelcher

forme l'élite martiniquaise

Lycée Schoelcher, l'éclosion


À la rentrée scolaire de 1938, le jeune Glissant, désormais boursier, intègre donc le Lycée Schœlcher, où l’enseignement vise l’excellence et la formation des futures élites du pays : une discipline toute coloniale alliée à une exigence prononcée. Édouard tire évidemment partie de cette qualité de l’enseignement, tout en étant conscient de l’identité coloniale de la vision du monde qui s’y joue. Il raconte s’être vu réprimander un jour par son professeur de Français, qui n’avait pas apprécié une dissertation dans laquelle, voulant introduire des éléments de subversion dans le langage, il s’était ingénié à débuter tous les paragraphes par la conjonction et. Mais ces années coïncident également avec la nomination (en 1940) d’un jeune professeur de philosophie, un certain Aimé Césaire, qui déclenche parmi les lycéens un réel enthousiasme : le surréalisme, le vertige rimbaldien et les ferments de la Négritude font leur entrée dans les murs du Lycée Schœlcher, et les consciences s’en trouvent bousculées. Édouard est bien sûr très impressionné par cette haute personnalité, pédagogue, poète et communiste déjà engagé dans la vie politique locale. Mais contrairement à ce qui est souvent rapporté, Glissant n'eut jamais Césaire comme professeur : au Lycée Schœlcher, il fut l'élève d'Aristide Maugée en classe de philosophie.







 


  

Parcours d'une jeunesse ardente                         1938-1956

  

Une pensée

archipélique

ÉDOUARD

GLISSANT


  

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